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27 juillet 2012 5 27 /07 /juillet /2012 13:20

 

Dans un article paru le 24 juillet dans le quotidien "Sud Ouest", le préhistorien américain, Randall White, fait état du mode de vie des paléolothiques qui occupaient les abris sous roche à Sergac (Dordogne), il y a plus de 35 000 ans, et revient sur le bas relief qui a été daté au C14, au printemps dernier.

En 2007, le professeur White et son équipe, découvraient un fragment de voûte gravé effondré sur le sol de l'abri Castanet, l'un des 11 abris sous roche préhistoriques du site de Castel-Merle à Sergeac. Ces abris ont été successivement occupés par l'homme de Néandertal, et l'homme de Cro-Magnon. L'étude de ce fragment a montré récemment qu'il datait de - 37 000 ans (Aurignacien), ce qui en ferait le plus ancien vestige d'art pariétal connu à ce jour. Sur ce fragment teinté d'ocre, figure notamment des motifs géométriques, animaliers, un anneau cassé qui a été creusé dans la roche et une forme "vulvaire". Une évocation du sexe féminin ? « C'est une possibilité, estime le chercheur, mais cela reste très abstrait, tout comme l'est une série de traits que l'on observe également. La forme vulvaire fait aussi penser à un sabot d'animal... profondément enfouies sous terre et loin des zones de vie, les gravures et les peintures de Castanet sont directement associées à la vie quotidienne, compte tenu de leur proximité avec des outils, des foyers, et des lieux de fabrication de parures et d’outils en os ou en bois de cervidés ».

schéma abri castanetAu paléolithique supérieur, les abris de Castel-Merle étaient inscrits dans une sorte de gorge de 19 mètres de haut, dont 7 mètres sont aujourd'hui enfouis sous terre, au bord d'une rivière que l'on pense plus large que l'actuel ruisseau des Roches, affluent de la Vézère. 

Il y faisait plutôt frisquet : « Il faut imaginer des températures hivernales de 4 à 5 degrés inférieures à celles que l'on connaît de nos jours, c'était une des périodes les plus froides des 100 000 dernières années », précise le chercheur. Les premiers Homo sapiens évoluaient alors « dans un paysage de steppe très riche », peuplé de rennes, rhinocéros laineux, mammouths, cerfs, bouquetins, renards, loups, hyènes… La couverture forestière ne dépassait pas les 10 % du territoire, souligne-t-il, une estimation attestée par des analyses de pollens. Ces abris étaient à la fois des lieux de vie et des lieux d'activités. Ils ont d'ailleurs servi d'ateliers de fabrications de parures dont plus de 1300 pièces ont été mis au jour sur l'ensemble du site. « On y fabriquait des perles paniers, c'est-à-dire des perles en forme de panier de 6 millimètres de long, en ivoire de mammouth ».

De nombreux coquillages, provenant des côtes atlantiques et méditerranéennes, ont aussi été trouvées sur le site, ainsi que des pierres de talc typiques des Pyrénées-Atlantique, preuves d'inter échanges entre groupes humains ou de déplacements sur de longues distances.

Pour Randall White « Les premiers humains aurignaciens fonctionnaient plus ou moins comme les humains d’aujourd’hui. Ils avaient des identités sociales relativement complexes, transmises par le biais d’ornements personnels et ils pratiquaient aussi la sculpture et les arts graphiques. Il est aussi évident que les Aurignaciens avaient un langage sophistiqué, on a du mal à imaginer une telle complexité conceptuelle et technique sans la capacité de s’exprimer par la langue et aussi pour transmettre ce savoir ».

Pour visiter le site de Castel-Merle, contacter le 05 53 50 79 70.

Abri-Castanet.jpg                                                   L'abri Castanet

Sources utilisées: Sud Ouest - AFP - Le Figaro.

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