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12 mai 2020 2 12 /05 /mai /2020 13:25

Selon le magazine scientifique, une étude rendue publique ce lundi 11 mai par l’Institut d’anthropologie évolutionniste Max-Planck de Leipzig (Allemagne) a confirmé pour la première fois que l’homme moderne “se trouvait en Europe il y a au moins 45 000 ans”.

Une équipe de chercheurs dirigée par le Français Jean-Jacques Hublin a réexaminé la grotte de Bacho Kiro en Bulgarie, “qui est étudiée depuis les années 1930”. En utilisant de nouvelles méthodes, les chercheurs ont daté 95 morceaux d’os, qu’ils ont notamment identifiés “par l’analyse de leur ADN. Six d’entre eux “provenaient d’humains modernes”, et les autres étaient des os d’animaux présentant des marques de coupe ou d’autres signes d’activité humaine.

Les plus anciens os humains trouvés dans la grotte bulgare “avaient entre 43700 et 45 800 ans”, indique New Scientist. Et une couche de roche plus profonde, “vieille de 46 900 ans”, n’a pas encore donné de restes humains, mais contenait également des os d’animaux marqués, “ce qui suggère la présence d’humains”.

“Cela renforce ce que nous pensions savoir avec des preuves plus solides”, a déclaré au magazine Emma Pomeroy, de l’université de Cambridge (Royaume-Uni). Des signes de la présence d’humains modernes il y a environ 45 000 ans en Europe avaient déjà été détectés sur d’autres sites, dont la grotte de Kents au Royaume-Uni et la grotte del Cavallo en Italie, mais ces os n’avaient été datés “qu’indirectement”.

Avant l’arrivée d’Homo Sapiens en provenance d’Afrique, les Néandertaliens ont vécu en Europe pendant des centaines de milliers d’années. “Lorsque les deux se sont rencontrés, ils se sont croisés”, rappelle New Scientist. Les hommes de Néandertal se sont ensuite éteints : la dernière preuve bien datée de leur présence “est vieille de 40 000 ans”.

SOURCE: COURRIER INTERNATIONAL

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12 mai 2020 2 12 /05 /mai /2020 13:01
Quatre vues du bâton de jet découvert à Schoningen et des traces d'impact. ©Veerle Rots / Gerlinge Bigga / Université de Tübingen

Quatre vues du bâton de jet découvert à Schoningen et des traces d'impact. ©Veerle Rots / Gerlinge Bigga / Université de Tübingen

Remontant à l’ère glaciaire, un bâton de jet de 300.000 ans a été découvert à Schöningen dans le nord de l’Allemagne. Il révèle comment Homo heidelbergensis, un ancêtre présumé de Neandertal, utilisait ces armes pour chasser.

Pendant un long moment, l'homme avait patiemment retiré les branches de la belle tige d'épicéa, puis l'avait façonnée à l'aide d'un éclat de silex, avant d'en épointer les deux extrémités. L'œil rivé sur la bande de canards qui s'ébrouaient au loin sur le lac, il jubilait de la chasse au gibier d'eau qui allait bientôt commencer… 300.000 ans plus tard, des archéologues ont retrouvé l'un de ces "bâtons de jet" préhistoriques, le plus ancien jamais mis au jour. Il était conservé dans les sédiments boueux d'une ancienne mine de lignite à ciel ouvert explorée depuis 20 ans à Schöningen en Basse-Saxe (Allemagne).

Le site est célèbre pour les vestiges en matières organiques qui y ont été conservés dans des conditions exceptionnelles. En particulier des armes en bois, ayant sans doute appartenu aux derniers Homo heidelbergensis, ces ancêtres présumés de Neandertal qui circulaient dans ces régions septentrionales de l'Europe il y a entre 700.000 et 300.000 ans. Les résultats de ces recherches dirigées depuis 2011 par Nicholas Conard, de l'Université de Tübingen (Allemagne), viennent de faire l'objet d'une publication dans la revue NATURE ECOLOGY & EVOLUTION.

Au Pléistocène moyen, les petits groupes de chasseurs évoluant dans les régions situées au nord de l'actuelle Allemagne, utilisaient tout un arsenal d'armes de chasse, dont des bâtons de jet et des épieux. Huit d'entre eux, longs de 1,80m à 2,50m, ont ainsi été exhumés entre 1994 et 1995 sur ce site de Schöningen. Ces techniques de chasse ont perduré à travers les millénaires puisque vers 125.000 ans, un épieu en if, associé cette fois à Neandertal, a été exhumé sur le site de Lehringen (Allemagne). Une pointe de lance de 200.000 ans a aussi été retrouvée à Clacton-on-Sea, dans l'Essex, en Grande-Bretagne.

Le nouveau bâton de jet en bois d'épicéa de 64,5 cm de long découvert en 2016 montre de nombreuses traces d'utilisation. "Il porte des marques d'impact très claires dans sa zone médiane", explique Veerle Rots, archéologue du laboratoire Tracéolab de l'Université de Liège (Belgique), impliquée dans ces travaux. Contactée par Sciences et Avenir, la préhistorienne qui en a fait l'étude, estime que ces marques caractéristiques sont semblables à celles relevées sur d'autres bâtons de jet à la morphologie comparable, encore utilisées par certaines populations aborigènes d'Australie et de Tasmanie, en Océanie.

"Les hommes du Paléolithique les utilisaient principalement pour chasser du petit gibier, des oiseaux aquatiques ou encore des lapins. Mais nous pensons qu'ils les ont aussi employés pour des animaux plus imposants comme des chevaux, poursuit Veerle Rots. Des ossements de cygnes, de canards et d'équidés ont d'ailleurs été recueillis dans les mêmes niveaux archéologiques que le bâton de jet." Des documents ethnographiques indiquent que ces armes étaient tenues par la pointe lorsqu'elles étaient lancées : elles tournoyaient alors autour de leur centre de gravité jusqu'à atteindre leur cible. Même s'ils étaient proches des boomerangs, les bâtons de jet n'étaient pas destinés à revenir vers les lanceurs. "Ces armes ont été conçues pour se déplacer de façon linéaire", ajoute Veerle Rots. Et les distances couvertes peuvent être vertigineuses. Selon le talent du chasseur, une proie située entre 30 mètres et 100 mètres de distance pouvait être atteinte ! 

Source: Sciencesetavenir.fr

 

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14 novembre 2017 2 14 /11 /novembre /2017 14:16

"Conserver pour montrer". Voilà le leitmotiv de l'équipe en charge de la célèbre grotte de Niaux (Ariège) qui vient de décider d'ouvrir à la visite une de ses parties interdites. A l'heure des facs similés comme Lascaux 4 et la grotte Chauvet, c'est une formidable nouvelle pour les passionnés de préhistoire que nous sommes.

Une fois par mois, une dizaine de personnes vont pouvoir visiter pendant plus de 3 heures la grotte dans un tout nouveau parcourt de 3 km qui les entrainera au Salon Noir, puis dans la Galerie Profonde et la Galerie des Marbres, jusqu'au Lac Terminal. Une visite qui se fera à la lampe torche car il n'existe aucune installation électrique dans la grotte. Le genre de petit détail qui renforce l'authenticité d'une telle visite.

Il faut bien être conscient que c'est une réelle opportunité. Celle de pouvoir admirer, entre autre, les fameuses gravures au sol du bison aux cupules ou des deux saumons. Mais aussi les énigmatiques signes dits "barbelés", ainsi que le magnifique petit cheval renversé rouge où l'artiste qui l'a dessiné a utilisé le relief naturel de la paroi pour lui donner du corps.  L'occasion également de voir le panneau du bison rouge et ce bouquetin noir marqué d'un gros point rouge que les Magdaléniens ont peint sur la voute basse et inclinée qui se trouve juste avant le Lac Terminal, le point final de cette visite inédite.

Le bison aux cupules, gravé à même le sol

Le bison aux cupules, gravé à même le sol

J'ai eu le plaisir de faire cette visite mais il faudra vous armer d'un peu de patience si vous êtes intéressé. Les deux prochaines cessions de "Niaux interdit" sont déjà complètes mais les inscriptions pour celles de janvier et février sont ouvertes. Ne tardez pas, le bouche à oreille fonctionne très vite pour ce type d’événement.

En permettant au grand public de découvrir cette nouvelle partie de la célèbre cavité, Niaux l'audacieuse démontre qu'en ayant une politique de conservation sérieuse depuis des décennies, l'art de nos ancêtres peut rester accessible à tous. Déjà en 2006, pour le centenaire de la découverte, la grotte avait permis à 1000 personnes de visiter le Réseau Clastres en asséchant les lacs.

Niaux intérdit - Réservations au 05 61 05 50 40

Tarif unique de 35€ par personne

Signe barbelé que l'on ne rencontre que dans l'art pyrénéens

Signe barbelé que l'on ne rencontre que dans l'art pyrénéens

La grotte de Niaux, dans le Massif du Cap de la Lesse fut fréquentée par les Magdaléniens il y a 14 000 ans environ. Ils n'ont jamais habité la grotte contrairement à celle de La Vache qui est située à proximité. Excellents montagnards-chasseurs, leurs gibiers de prédilection étaient les bouquetins et les perdrix des neiges. Ils péchaient également le saumon et les truites qui grouillaient dans les rivières de l'Ariège et du Vicdessos.

De très nombreuses empreintes de pas humains ont été retrouvés dans la grotte, et l'analyse de celles-ci semble correspondre à celles de jeunes enfants.

La Salon Noir, qui est l'une des galeries de la grotte est certainement la plus connue. C'est un ensemble de 6 panneaux peints et gravés. Le bestiaire représenté par les artistes est composé de bisons, chevaux, bouquetins et cerfs. L'âge des peintures du Salon noir contenant du charbon de bois a été estimé à 13 000 ans par datation au carbone 14.

Pour s'éclairer et se déplacer dans la grotte, les préhistoriques ont utilisé des torches dont on a retrouvé les nombreux charbons de Pin sylvestre dans le réseau Clastres. Il est très probable que des lampes à graisses ont également servi, bien qu'aucune d'elles n'ait été retrouvé dans les galeries.

Plan de la grotte de Niaux

Plan de la grotte de Niaux

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2 novembre 2017 4 02 /11 /novembre /2017 14:41

Des plongeurs scannent depuis un mois la cavité avec du matériel de haute technologie pour obtenir des mesures inframillimétriques. L’objectif : recueillir un maximum de données sur ses œuvres d’art pariétal avant qu’elles soient abîmées par la montée des eaux. 

En toute discrétion, quatre scientifiques supervisés par la Direction régionale des affaires culturelle (Drac) se relaient à 36 mètres de profondeur. Là, après avoir poussé une lourde porte en acier et s'être engouffrés le long d'une galerie noyée de plus de 120 mètres, ils perpétuent la découverte faite par Henri Cosquer il y a vingt-six ans et entrent dans la grotte qui porte son nom. À l'intérieur, ils multiplient les scans et mesures qui permettront de restituer à l'inframillimètre près, la grotte et ses 500 gravures rupestres réalisées il y a 18 000 à 27 000 ans.

Cette mission essentielle pour la recherche scientifique, représente un travail de longue haleine qui ne devrait pas s'achever avant plusieurs mois. Car compte tenu de sa topographie, la grotte Cosquer, à la fois terrestre et marine, demeure très difficile d'accès, ce qui limite les campagnes de ce type. "Impossible de s'y rendre les jours de vent, explique Xavier Delestre, conservateur régional de l'archéologie au sein de la Drac. Les plongeurs ne peuvent pas y entrer à plus de quatre et ne peuvent y rester qu'un maximum de six heures, pour ne pas se mettre en danger."

Plusieurs campagnes de mesures ont été menées depuis la découverte de la grotte en 1991, mais celle qui est conduite actuellement profite des nouvelles technologies, miniaturisées et plus performantes que jamais. "Ce matériel a déjà été utilisé pour mesurer le plus précisément possible les grottes de Lascaux et Chauvet avant de les reproduire, poursuit Xavier Delestre. Il est légitime que Cosquer en bénéficie à son tour."

Ces relevés high tech permettront de travailler pour la première fois sur l'épaisseur des gravures. "On pourra dès lors étudier le geste du graveur et mettre en évidence différents types de tracés, le matériel utilisé (du bois ? du silex ?) et le nombre d'individus qui les ont réalisés, détaille le conservateur. Ces relevés peuvent aussi faire apparaître sur les peintures d'autres couleurs, devenues invisibles à l'oeil nu mais détectables à la lumière infrarouge."

Selon le journal La PROVENCE, la montée des eaux due au réchauffement climatique aurait déjà dégradé un grand nombre d'oeuvres dans la grotte. Ce que Xavier Delestre tempère : "Oui il y a de l'eau dans la cavité, due à la surpression dans laquelle la grotte se trouve. Cette eau, qui altère les peintures, varie énormément, elle peut monter de 50 cm en deux-trois heures et redescendre aussi vite. C'est un phénomène que nous étudions de très près depuis un an et demi." Des capteurs placés intra muros relèvent toutes les cinq minutes ces variations, leur fréquence et leur lien avec la marée, les saisons, la température... "Nous ne disposons pas encore de suffisamment de recul pour en tirer des conclusions", glisse le conservateur qui reconnaît la difficulté à recueillir des mesures fiables dans un site submergé : "Outre la nécessité d'utiliser alors du matériel submersible, le reflet de l'eau empêche toute précision." Un aveu en creux d'une course contre la montre déjà engagée.

L’entrée de la grotte Cosquer étant située à – 36 mètres par rapport au niveau actuel, on peut dire qu’elle était accessible aux humains de – 20 000 ans à – 8 500 ans au moins. À cette dernière date, l’entrée était encore située à 14 mètres ­au-dessus du niveau de la mer. (Données sur les paléorivages)

LA GROSSE COSQUER MENACÉE PAR LA MONTÉE DES EAUX

Le projet du fac similé :

Comble pour un site accessible uniquement par voie sous-marine, la réplique de la grotte Cosquer est devenue un véritable serpent de mer. Dès 2011, vingt ans après sa révélation, le conseil municipal de Marseille lançait un appel d’offres pour une reproduction de la grotte dans les galeries souterraines du fort d’Entrecasteaux. Un an plus tard, la Ville constatant qu’aucun investisseur ne s’était manifesté, le projet - qui devait être entièrement supporté par le privé - tomba à l’eau.

Le coup de théâtre survint en décembre 2016 lorsque Christian Estrosi (LR), à la tête de la Région Paca depuis un an, suggéra que la Villa Méditerranée, chère à son prédécesseur socialiste Michel Vauzelle, devienne le futur écrin de la réplique Cosquer.

Politique, l’annonce coupait l’herbe sous le pied de Vauzelle qui espérait voir l’assemblée du parlement méditerranéen siéger dans la Villa. Et permettait à la Ville de confier le projet à une autre collectivité de même majorité. Bénéficiant d’une descente du public en sous-sol à travers le bassin, le site comprendrait un espace multimédia dans le porte-à-faux, une librairie, un café et des boutiques. L’appel d’offres devait permettre de désigner un délégataire ce mois-ci, qui prendrait en charge le coût d’exploitation. Soutenue par les autres collectivités locales, la Région financerait 50 % des travaux initiaux, soit 10 millions d’euros. "La somme sera amortie par le loyer payé par le délégataire et un pourcentage sur les tickets d’entrée (fixés à 12€)" promettait alors Christian Estrosi. Renaud Muselier, qui lui a succédé en mai dernier, y voyait déjà "une vraie bonne nouvelle pour Marseille. On vise 500 000 visiteurs par an." 

Reste que la campagne de mesures scientifiques menée par la Drac a entraîné du retard dans le calendrier. Les données utiles à la reproduction de la grotte devraient être disponibles d’ici fin 2017, début 2018. "À partir de là, l’appel à candidatures sera lancé, précise Xavier Delestre, à la Drac. Il est de notre devoir de présenter au public un site bénéficiant du meilleur niveau d’information scientifique connu à ce jour." Ce ne sera possible au mieux qu’en 2020, après deux ans de fermeture de la Villa pour études et travaux.

Pingouin représenté dans la grotte Cosquer

Pingouin représenté dans la grotte Cosquer

Mains négatives aux doigts incomplets dans la grotte Cosquer

Mains négatives aux doigts incomplets dans la grotte Cosquer

Source : La Provence.com

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9 juin 2017 5 09 /06 /juin /2017 09:03

Des restes, trouvés au Maroc, de cinq individus datant d’environ 315 000 ans pourraient repousser de 100 000 ans l’âge de notre espèce, et plaideraient pour son origine « panafricaine ».

Cette découverte de taille a été faite sur le site marocain du Djebel Irhoud (Maroc), un site connu depuis les années 1960 pour sa richesse en fossiles humains et en outils en pierre particulièrement sophistiqués.  En 2004, Jean-Jacques Hublin et Abdelouhaed Ben-Ncer y ont initié un nouveau projet de fouilles. Ils ont alors découvert des outils en pierre et de nouveaux fossiles d’Homo sapiens provenant d’au moins cinq individus – principalement des morceaux de crâne, de mâchoires, de dents et d’ossements.

C'est la méthode de datations par thermoluminescence sur les outils en pierre trouvés sur le siteque les chercheurs ont utilisé pour déterminer l'âge des fossiles. En tenant compte du niveau d’irradiation naturelle du milieu où a séjourné l’outil à dater et de la nature des cristaux en jeu, on peut calculer la date précise de la dernière chauffe de l’échantillon. On peut donc mesurer le rayonnement accumulé pour déterminer combien de temps les outils ont été enterrés. Cette analyse a indiqué que les outils avaient environ 315 000 ans, à 34 000 ans près. « Quand nous avons reçu les premières dates, nous avons été incroyablement secoués », se souvient Jean-Jacques Hublin. C'est "l'Homo sapiens le plus vieux jamais trouvé en Afrique ou ailleurs".

S’ils chamboulent la connaissance des origines de notre espèce, ces fossiles de sapiens du nord-ouest africain permettent surtout de confirmer un certain nombre d’hypothèses formulées ces dernières années par  les spécialistes de l’évolution humaine. La première concerne l’âge des premiers hommes modernes, qui seraient nés il y a entre 500 000 et 300 000 ans. «Cela repousse enfin la date de l’émergence de notre espèce», se réjouit la paléoanthropologue Sandrine Prat, rattachée au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN). «Si ces fossiles ont 300 000 ans, cela veut dire que notre espèce est plus ancienne encore, observe pour sa part Antoine Balzeau, un spécialiste de Néandertal, chargé de recherche au CNRS. Et puis, cela casse définitivement cette vision très linéaire et statique que l’on avait de l’évolution humaine.»

Cette découverte abonde l’idée selon laquelle Homo sapiens ne serait pas né d’un «jardin d’Eden» dans la corne de l’Afrique il y a 200 000 ans. L’espèce aurait émergé sur tout le continent à une époque où le Sahara recouvert de savane pouvait être traversé rapidement avant d’évoluer graduellement vers sa morphologie actuelle. «Un schéma d’émergence panafricaine», également approuvé par le paléoanthropologue Pascal Picq, du Collège de France, qui explique la diffusion rapide des technologies au paléolithique moyen comme la technique de taille des pierres bifaces. «En revanche, cela montre qu’on est encore loin de connaître tout ce qui s’est passé en Afrique il y a plus de 300 000 ans», soulève encore Pascal Picq.

Un «Homo sapiens» découvert dans la grotte de Jebel Irhoud, au Maroc. Photo Ryan Somma. CC

Un «Homo sapiens» découvert dans la grotte de Jebel Irhoud, au Maroc. Photo Ryan Somma. CC

Sources: Lemonde.fr / Liberation.fr

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18 avril 2017 2 18 /04 /avril /2017 09:37

Des scientifiques de l'Institut d'archéologie de l'Académie des sciences de Russie viennent de découvrir une nouvelle Vénus paléolithique dans la région de Briansk, dans l'ouest de la Russie.

Sculptée dans une défense de mammouth, elle mesure 5 cm et a été découverte à côté d'un entassement de grandes plaques de silex et des fragments d'ossements de mammouths colorés avec de l'ocre. Apparemment, elle a été placée à côté des os d'un mammouth, sur le sol, et non pas « enterrée » comme les autres « Vénus ».

 

 

Emplacement ou se trouvait la Vénus

Emplacement ou se trouvait la Vénus

La Vénus découverte en Russie

La Vénus découverte en Russie

D'après le chef de l'expédition, Constantin Gavrilov, cette statuette remontrait au milieu du Paléolithique supérieur, et la couche d'occupation où elle a été trouvée serait vieille de 23 000 ans.

Les statuettes des « Vénus paléolithiques » sont typiques de la phase du Gravettien du Paléolithique supérieur. Après cette époque, qui a pris fin il y a environ 19 à 20 000 ans, ce type de figurine est rarissime. La première découverte d'une statuette semblable a été faite en 1864, lors de fouilles à Laugerie-Basse, dans le sud-ouest de la France. Depuis, on en a souvent trouvées en Europe, en Russie centrale et en Sibérie. Leur taille varie de 5 à 15 cm. Certaines sont en argile cuite et en calcaire, mais le plus souvent elles étaient sculptées dans des défenses de mammouth.

Source:Sputniknews.com

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1 décembre 2016 4 01 /12 /décembre /2016 16:03

L'australopithèque bipède utilisait la force de ses bras pour se hisser dans les arbres, où elle dormait pour échapper aux prédateurs.

Lucy, la plus célèbre des ancêtres de l'humanité, vieille de 3,18 millions d'années, passait au moins un tiers de son temps dans les arbres où elle nichait, selon une étude dévoilée ce mercredi.

Membres supérieurs très développés. Depuis la découverte des ossements fossilisés de cette australopithèque bipède en Ethiopie en 1974, les paléontologues débattent sur le fait de savoir si cet hominidé de 1,10 m de hauteur, qui pesait 29 kg, marchait le plus souvent sur le sol ou continuait aussi de grimper dans les arbres. Une nouvelle analyse détaillée des restes bien préservés du squelette, avec un scanner capable de pénétrer les couches de minéraux et de produire des images à haute définition, révèle que les membres supérieurs de Lucy étaient très développés, comme ceux des chimpanzés, les champions quand il s'agit de grimper aux arbres.

Chute d'un arbre. Mais le fait de passer du temps dans les branches a aussi été fatal à Lucy : une autre étude récente, basée sur l'analyse d'une fracture osseuse, a en effet permis aux scientifiques de conclure qu'elle était apparemment morte après être tombée d'un arbre. La dernière étude, publiée dans la revue américaine Plos One, indique que Lucy devait surtout utiliser ses bras pour se hisser dans les arbres, la morphologie de ses pieds étant mieux adaptée à une locomotion bipède qu'à s'accrocher aux branches, expliquent ces chercheurs des universités Johns Hopkins à Baltimore (Maryland) et du Texas à Austin.

Dormir dans les arbres. Ces travaux confortent les indications selon lesquelles Lucy devait dormir la nuit dans les arbres pour échapper aux prédateurs tout en notant la difficulté de déterminer précisément sa part de vie arboricole. Supposant qu'elle sommeillait environ huit heures par jour, elle devait rester un tiers de son temps dans les arbres, voire davantage si elle y cherchait aussi de la nourriture. Travaillant à partir de 35.000 clichés produits par le scanner, les chercheurs ont pu étudier les structures internes de l'os supérieur des deux bras, l'humérus, ainsi que le fémur de la jambe gauche.

Reconstitution de Lucy

Reconstitution de Lucy

Sources : AFP/Europe1

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17 octobre 2016 1 17 /10 /octobre /2016 10:29

Les chercheurs de l'université de Tomsk (2 900 km à l’est de Moscou) ont découvert le plus important ossuaire de mammouths et d’autres animaux éteints d’Eurasie dans le village Voltchia Griva, près de Novossibirsk. Lors des fouilles, les paléontologues ont découvert un nombre impressionnant de vertèbres, côtes, os et autres restes : leur concentration est supérieure à 100 découvertes par mètre carré.

Les ossements de mammouths jeunes et adultes (au moins huit individus) se trouvaient à une profondeur de 1,7 à 2,1 m. Ainsi, parmi les plus grands fragments découverts figure une hanche de près de 1,15 m. Les chercheurs supposent qu’il s’agit d’un mammouth mâle âgé de près de 50 ans qui pesait plus de six tonnes et mesurait plus de trois mètres de haut. Ces parties du squelette sont probablement restées enfouies pendant 25 à 30 000 ans.

DÉCOUVERTE EN RUSSIE D'UN OSSUAIRE DATANT DU PALÉOLITHIQUE

Sergueï Lechtchinski, le paléontologue en charge de l’expédition à Voltchia Griva et responsable du laboratoire des écosystèmes du Mésozoïque et du Cénozoïque à l’université d’État de Tomsk, présente les hypothèses qui pourraient expliquer une telle concentration de mammouths sur le territoire de la Sibérie actuelle. « Il existe plusieurs opinions. Selon la version la plus répandue, les mammouths auraient pu tomber, d’une manière ou d’une autre, dans un piège naturel (par exemple, Griva aurait pu être une île qui aurait ensuite été submergée), où ils sont morts de faim », explique Lechtchinski. « Selon une autre version, les animaux ont été tués par l’homme. Cette hypothèse est appuyée par les artefacts retrouvés pendant les fouilles – des armes en pierre ».

Les chercheurs de l’université d’État de Tomsk proposent une troisième version : il y a plus de 10 000 ans, cette zone abritait un endroit où convergeaient les animaux souffrant d’un manque de minéraux dans l’organisme. « Les animaux se précipitaient vers certains types de terrain afin d’assouvir leur soif de minéraux. Par exemple, ils consommaient des plantes enrichies en éléments chimiques essentiels : sodium, calcium et magnésium », suggère Lechtchinski.

« Lors des grandes migrations, quand des centaines d’animaux se trouvaient dans la même zone, un ou deux mammouths, dont nous venons de retrouver les ossements, ont pu mourir pour différentes raisons (notamment, à cause des prédateurs) ».

DÉCOUVERTE EN RUSSIE D'UN OSSUAIRE DATANT DU PALÉOLITHIQUE

Au total, l’expédition a découvert 785 différents fragments qu’elle devra maintenant étudier. Outre les mammouths, ils ont découvert plusieurs os de bisons, chevaux, carnassiers (vraisemblablement renards) et rongeurs.

« Actuellement, la collection entière est en traitement à l’université. Les fragments doivent être systématisés : nettoyés, disséqués, emballés, numérotés – nous allons y consacrer une année entière », raconte le paléontologue. « Les découvertes les plus intéressantes seront soumis à une analyse radiocarbone pour définir leur âge exact ».

Source: Russia Behond The Headlines (rbth.com)

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25 juillet 2016 1 25 /07 /juillet /2016 13:11

Une étude révèle que certaines bactéries du microbiote intestinal sont vieilles d'au moins 15 millions d'années.

Certaines bactéries dans nos intestins remontent à au moins quinze millions d'années soit bien avant que nous soyons devenus humains, révèle une recherche publiée jeudi 21 juillet. Cette découverte suggère que l'évolution joue un plus grand rôle dans la composition du microbiote intestinal qu'on ne le pensait, expliquent ces chercheurs dont les travaux paraissent dans la revue américaine Science.

Ces bactéries contribuent aux premiers stades de développement de nos intestins, entraînent notre système immunitaire à combattre des agents pathogènes et pourraient même affecter notre humeur et comportement, précisent-ils.

«Nous montrons avec cette recherche que certaines bactéries intestinales humaines descendent directement de celles qui vivaient dans les intestins de nos ancêtres communs avec les singes», indique Andrew Moeller, un chercheur de l'Université de Californie à Berkeley, un des co-auteurs. «Cela prouve qu'il y a une lignée ininterrompue de ces bactéries depuis des millions d'années, depuis l'émergence des singes africains», ajoute-t-il.

Alors que les humains et les grands singes ont évolué dans des espèces distinctes à partir d'un ancêtre commun, les bactéries présentes dans les intestins de ce dernier ont également évolué dans des souches différentes, ont déterminé ces scientifiques.

Ils ont trouvé des preuves génétiques que l'évolution séparée de ces bactéries en souches distinctes s'est produite quand les ancêtres communs ont commencé à évoluer en diverses espèces.

Ainsi le premier clivage des bactéries intestinales s'est produit il y a environ 15,6 millions d'années quand la lignée des gorilles a divergé de celle des autres hominidés.

La seconde séparation est intervenue il y a 5,3 millions d'années au moment où la branche humaine s'est séparée de celles des chimpanzés et des bonobos.

«Nous savions depuis longtemps que les humains et nos plus proches cousins, les grands singes, ont ces bactéries dans leurs intestins», relève Andrew Moeller. «La plus grande question à laquelle nous cherchions à répondre était celle de savoir d'où viennent ces bactéries, de notre environnement ou de notre évolution, et combien de temps les lignées ont persisté», ajoute-t-il.

Pour cette recherche, ces scientifiques ont analysé des échantillons fécaux de chimpanzés, de bonobos et gorilles qui vivent à l'état sauvage en Afrique et des personnes aux Etats-Unis.

Des fossiles et des indices génétiques ont permis d'établir que ces quatre espèces d'hominidés ont toutes évolué à partir d'un ancêtre commun qui vivaient il y a plus de dix millions d'années.

Les chercheurs ont utilisé le séquençage génétique pour analyser toutes les différentes versions d'un gène bactérien présent dans tous les échantillons fécaux.

A partir de ces données, ils ont pu reconstruire les arbres de l'évolution des trois groupes de bactéries intestinales qui forment plus de 20% du microbiome humain.

Deux de ces groupes ont une évolution similaire à celle des hominidés.

Source : tdg.ch

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8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 15:48

Le premier séquençage des gènes du chromosome Y de l'homme de Néandertal révèle leur absence du génome de l'homme moderne. Ce qui expliquerait pourquoi les deux espèces sont restées séparées et pourquoi l'une des deux s'est éteinte.

Publiée dans la revue American Journal of Human Genetics, les résultats du séquençage du chromosome Y chez l'homme de Néandertal suggère que l'ancêtre commun des deux espèces a vécu il y a de cela entre 447.000 et 806.000 ans, ce qui corrobore les estimations précédentes. Mais ce séquençage apporte surtout de nouvelles informations sur les relations entre Homo sapiens et Homo neanderthalensis, et renseigne sur certains facteurs génétiques qui pourraient séparer les deux espèces.

Les auteurs de l'étude indiquent que les variants génétiques présents sur le chromosome Y de l'homme de Néandertal n'ont jamais été observés chez l'homme moderne. Aucune lignée patrilinéaire (transmission par les pères exclusivement) ne semble donc rattacher notre espèce à celle de Néandertal. Pourquoi ? D'après l'équipe américaine, des mutations dans des gènes connus chez les humains auraient pu produire des incompatibilités. Des antigènes dérivés de l'un de ces trois gènes sont apparemment responsables d'une réponse immunitaire chez des femmes enceintes attaquant leur foetus, notamment les foetus mâles. Ce qui entraîne des fausses couches.

Ce mécanisme de rejet génétique a-t-il pu entraîner une accélération de l'extinction de la lignée génétique des Néandertaliens? Ces chercheurs estiment que d'autres études sont nécessaires pour confirmer cette découverte et ses implications. "Nous n'avons jamais observé le chromosome Y des Néandertaliens dans les échantillons humains testés jusqu'à présent", rappelle Carlos Bustamante, professeur de génétique à Stanford. "Cela ne prouve pas qu'il a totalement disparu. Même si c'est plus que probable", poursuit-il.

De croisement en croisement, l'Homo Sapiens aurait fait le tri dans le patrimoine génétique néandertalien, pour ne garder que les éléments lui octroyant un avantage adaptatif. Aujourd'hui, individuellement, 1 à 3% de votre ADN pourrait être hérité de ce cousin lointain, surtout si vous êtes d'origine européenne ou asiatique

SÉQUENCAGE DU CHROMOSOME Y NEANDERTALIEN

Sources : NewScientist.com / Lexpress.fr

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