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22 janvier 2016 5 22 /01 /janvier /2016 16:36

Au Kenya, sous la direction de Marta Mirazon Lahr, anthropologue à l'Université de Cambridge, une équipe de chercheurs a découvert les restes d'au moins 27 personnes, des hommes, des femmes et des enfants, à Nataruk, près du lac Turkana Cette zone aujourd’hui semi-désertique qui s'étire dans la vallée du Rift se trouvait il y a 10.000 ans au bord d'une étendue d'eau et regorgeait du coup d'une faune abondante. Une situation qui devait faire de ce site un endroit stratégique pour des chasseurs-cueilleurs en quête de nourriture.

Crânes perforés, fronts fracassés, genoux brisés, coups à la tempe et au cou, mains cassées : ce sont des corps violentés que les archéologues et anthropologues ont découverts au Kenya dans la région semi-désertique de Nataruk, près du lac Turkana. Les 27 squelettes d’hommes (13), de femmes (8) – une était enceinte – et d’enfants (6) vieux de 10.000 ans présentent pour la plupart des traces de blessures mortelles. Se sont-ils violemment disputés ? Sont-ils morts au combat ? Ont-ils été surpris et attaqués par un groupe opposé ? Pourquoi ont-ils été massacrés ?

Selon une étude publiée dans Nature «ces restes humains témoignent du meurtre intentionnel d'un petit groupe de personnes en quête de nourriture». Parmi les 27 dépouilles qui viennent peut-être d'une famille élargie, les archéologues sont parvenus à exhumer douze squelettes plus ou moins intacts dont dix avec des lésions traumatiques mortelles. Quatre d'entre eux présentent ainsi des blessures qui semblent avoir été provoquées par des flèches. Quatre autres ont des traces de coups sur le crâne, dont un avec une lame d'obsidienne, une roche volcanique utilisée pour la fabrication d'outils tranchants pendant la Préhistoire, fichée dans la tête. «L'homme semble avoir été frappé à la tête par au moins deux projectiles et dans les genoux par un instrument contondant».

Quand aux autres individus, ils gardent les stigmates de fractures aux jambes, aux mains et aux côtes. Des morts violentes en somme, et des preuves d'une guerre.

«Nous avons aussi trouvé une jeune femme assise, les mains croisées entre les jambes, les pieds croisés également. On peut penser qu'elle était ligotée au moment de sa mort. Et elle était enceinte», raconte Marta Mirazon Lahr qui précise que les restes d'un fœtus âgé de six à neuf mois ont été retrouvés dans la cavité abdominale du squelette.

Les ossements de Nataruk «apportent la preuve qu'il y a eu un conflit entre deux groupes, avant que les sociétés ne se sédentarisent et qu'il n'y ait des villages et des cimetières» selon elle. C’est aussi la mise au jour «du plus vieux massacre recensé de l'Histoire». En effet, les origines de la guerre restent un sujet de débat entre scientifiques, faute d'éléments tangibles. Si des cas très anciens de violence brutale entre deux individus ont déjà été découverts, c’est la première fois que les scientifiques découvrent une scène qui implique autant de personnes.

Sources : Soirmag.be / Europe1.fr / University of cambridge

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