Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 décembre 2014 4 04 /12 /décembre /2014 13:47

 

Une fouille programmée organisée durant l'été 2014 a permis de découvrir une statuette paléolithique sur une parcelle appartenant à Amiens Métropole, située au sud ouest d'Amiens. La statuette a été mise au jour par Clément Paris, préhistorien.

Rarissime, inattendu, les superlatifs manquent », s’enthousiasme Pascal Depaepe, le directeur interrégional de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP). Une Vénus datant de 23 000 ans avant Jésus-Christ a été découverte au mois de juillet dans le quartier Renancourt d’Amiens dans le cadre d’un chantier de fouilles mené par le service régional de l’archéologie, l’INRAP et le service d’archéologie préventive d’Amiens métropole. Au cours de cette période glaciaire, la Picardie est sous la neige. «  Je n’avais jamais imaginé une découverte de ce genre dans la région  », ajoute Pascal Depaepe.

«  Il n’existe en France que 15 statuettes féminines de cette époque. Elles proviennent du Sud-Ouest  », explique Clément Paris, l’archéologue qui a mis au jour cette statuette de 11 cm à 4 mètres du sol dans ce qui était un campement d’hommes de Cro-Magnon au début du paléolithique. «  Ils ont dû profiter d’une micro période d’amélioration du climat pour remonter vers le Nord, avance Clément Paris. Ces chasseurs se déplaçaient sur de très longues distances. Les silex, les parures trouvés sur les chantiers de fouilles du Sud-Ouest montrent qu’ils parcouraient 200 à 300 km ».

Taillée dans le calcaire, la Vénus de Renancourt a été trouvée dans un état très fragmenté. «  Cassée à cause du gel  », elle a été trouvée en 19 morceaux. Mais sa poitrine opulente et ses fesses projetées en arrière ont tout de suite tapé dans l’œil du jeune archéologue. Ce genre de représentation féminine est connu en Europe, jusqu’en Sibérie occidentale. «  Nous n’en connaissons pas en Afrique ou en Asie qui étaient pourtant peuplées  », glisse Pascal Depaepe. Une certaine unité stylistique se dégage de toutes ces Vénus (244 au total dont la plus ancienne, trouvée en Allemagne, date de 35 000 avant Jésus-Christ) : les attributs sexuels sont très prononcés alors que la tête est simplement stylisée. « La tête de la Vénus de Renancourt est une simple sphère et ses bras sont à peine esquissés  », note Clément Paris. Leur signification reste un mystère : œuvre d’art, parure, symbole de la fécondité.

Présentée à la presse jeudi 27 novembre, la Vénus de Renancourt sera étudiée sous toutes les coutures pendant plusieurs mois encore. Avant d’intégrer les collections du musée de Picardie à Amiens. «  Je sais déjà où la mettre  », sourit Noël Mahéo, le conservateur chargé des collections préhistoriques. «  Elle fera partie des 30 pièces que l’on ne peut voir qu’à Amiens  », insiste Sabine Cazenave, la directrice du musée d’Amiens. La Vénus de Renancourt est déjà une star.

La-Venus-de-Renancourt.jpg                                              La vénus de Renancourt 


Source : Le courrier Picard

Crédit Photo : Stéphane Lancelot, INRAP

Partager cet article
Repost0

commentaires